Les traditions

Héritage ? Non, merci

Les traditions sont un héritage du passé, mais il n'est nécessairement pas vrai que le passé ait été mieux que le présent ni que les traditions aient contribué à améliorer nos vies. Tout au contraire, selon moi, quelles que soient les traditions, elles ne servent à rien de bon. Malheureusement, nos ancêtres nous en ont laissé beaucoup dans nos vies, notamment en Espagne. 

Chez nous, l’exemple le plus significatif nous est fourni par la communauté gitane où on ne peut pas dire que la femme soit mise sur un piédestal, bien au contraire. D’abord, les filles doivent se marier jeunes et vierges, bien sûr après avoir réussi à la cérémonie du mouchoir. Il va de soi que, pour l'honneur de sa famille et de son mari, chez les gitans, une future mariée doit prouver sa virginité. Pour cette raison, une matrone vérifie l'hymen de la jeune fille à la manière d'un gynécologue en présence d'une cinquantaine de femmes qui  jouent le rôle de témoins oculaires. En effet, il se peut que les gitans aient besoin d’une telle quantité de témoins parce qu’ils considèrent le témoignage de la femme comme l'équivalent à la moitié de celui de l'homme ; ce qui rappelle l’islam, qui prêche de même « en raison de la déficience de l'esprit de la femme». 

Une fois que les gitans se sont mariés, la femme devient l’esclave du mari. Chez eux, le « respect » pour l’homme c’est si important qu’il est interdit aux femmes d’aller le chercher quand il sort avec des amis. En plus, pour couronner le tout, s’il rentre à trois heures du matin affamé, il est probable qu’il réveillera sa femme, qui devra se lever et lui faire à manger. 

Toutefois, il y a beaucoup de pays où les femmes peuvent dormir mieux puisqu’elles partagent leurs responsabilités maritales et leur mari avec d’autres femmes qui demeurent avec eux.  Il faut mentionner qu’en France la délivrance de titre de séjour aux étrangers en situation de polygamie est interdite depuis 1993. La liberté de religion ne vient pas légaliser la polygamie, et ses pratiquants sont susceptibles de poursuites criminelles dans la plupart des pays occidentaux. 

Après avoir souligné l’importance des femmes, notons que, du continent africain, arrivent des histoires de mutilations sexuelles féminines épouvantables. Il faut attirer l’attention sur le fait qu’aujourd’hui il y a au moins vingt-huit pays africains où on réalise encore cette pratique et elle est également présente parmi certains groupes ethniques en Amérique Latine, au Moyen-Orient et en Asie. 

On doit ajouter que spécialement la Belgique et aussi d’autres pays européens qui accueillent des communautés originaires de ces pays sont aussi concernés, car des petites filles européennes courent le risque d’être excisées soit en Europe, soit lors d’un voyage pendant les vacances. En outre, des femmes déjà excisées sont susceptibles de consulter les services de santé européens à cause des conséquences de leur mutilation. 

Il ne fait pas de doute qu’au-delà du mythe, derrière cette pratique censée accroître la fécondité et favoriser la survie de l’enfant, la clitoridectomie est une tradition rétrograde, machiste et dénigrante, envisagée à atténuer le désir sexuel chez la femme, maintenir sa chasteté et sa virginité avant le mariage et sa fidélité en tant qu’épouse, et accroître le plaisir sexuel de l’homme. 

À l'inverse, la circoncision n'affecte pas la satisfaction ni la fonction sexuelle de l’homme et, d’ailleurs, elle a été un moyen efficace de maintenir l'hygiène du pénis depuis l'époque des dynasties égyptiennes. Même l’OMS indique que l’hygiène du pénis est plus facile pour les hommes circoncis et, en plus, elle ajoute que la circoncision permet de réduire la propagation du sida, du papillomavirus, de l’herpes et des infections urinaires, parmi d’autres. 

Au Maroc, où normalement on circoncise les hommes, on pratique aussi quelques ablations féminines, même s’il n'y existe aucun verset du Coran qui traite de clitoridectomie. 

Néanmoins, ce qui semble nous attirer l’attention de plus en Espagne ce n’est pas le sujet du sexe mais celui du code vestimentaire, particulièrement le voile, le niqab et le burqa des femmes musulmanes. Même si, quand on leur demande, elles répondent toujours qu’elles aiment bien s’habiller comme ça, porter ces vêtements distinctifs peut aussi leur être imposé par leur communauté. Je ne peux pas m’empêcher de comparer ces habits avec l'étoile jaune de la Seconde Guerre mondiale. À mon avis, devoir s’habiller de la tête aux pieds, en noir, en plein été, même dans la piscine, c’est dénigrant. 

Chez les hommes musulmans, quelle surprise, le code vestimentaire n’est pas si compliqué, lourd ni pénible. Il n’empêche pas leur vision non plus. Les juifs, qui portent la kippa, et les sikhs, qui enveloppent leurs cheveux avec le turban, ne souffrent pas non plus. 

Finalement, il est nécessaire d’ajouter la tradition, à mon avis, la plus dangereuse pour l’ensemble de l’humanité : celle du non-accès à l'éducation des femmes. Tristement, il existe beaucoup de pays où on considère que le seul service que les femmes sont capables de rendre à la société c’est celui d’être maîtresse de maison : se reproduire, élever les enfants, faire le ménage, faire la cuisine et puis attendre joyeuse le mari qui rentre chez « lui » épuisé après une longue journée de « vrai » travail. 

Heureusement, il y a déjà quelques pays à majorité musulmane qui se sont rendu compte des capacités des femmes au-delà du foyer et ont commencé à élire des chefs d'État féminins. Mohtarma Benazir Bhutto est la première femme issue d'élection à diriger un pays musulman. Elle a été deux fois Première ministre du Pakistan et morte assassinée en 2007 dans un attentat revendiqué par le chef des opérations d'al-Qaïda en Afghanistan, Mustafa Abu Al-Yazid. Ayant fait au moins 32 morts, au lieu de provoquer la peur des femmes musulmanes, l’attentat a été condamné par la communauté internationale et a donné lieu à plusieurs manifestations dans le monde entier. 

Actuellement, la République du Kosovo a aussi une présidente, Mme. Atifete Jahjaga, qui est en fonction depuis 2011. Elle est issue de la police kosovare, qui autrefois n’admettait pas des femmes non plus. 

On peut conclure en disant, de toute évidence, qu’il est grand temps que nos mentalités évoluent et que l’âge des traditions finisse pour de bon. J’espère qu’il y aura un jour où les hommes arrêteront de dire « c’est la tradition, c’est comme ça » et commenceront à dire « c’est l’évolution, c’est comme ça ».