Médecins du monde
Nous luttons contre toutes les maladies, même l’ignorance
L’organisation française de solidarité internationale « médecins du monde » est aux côtés des gens qui ne peuvent pas accéder à un système sanitaire comme ceux des pays les plus développés. Les actions altruistes de ces médecins essaient de répondre aux besoins fondamentaux des pays sous-développés en plus du fait qu’ils luttent contre toutes les maladies qu’ils y trouvent. En revanche, il y a beaucoup de maux pour lesquels il n’existe aucun remède, dont l’ignorance est le plus dangereux.
Il va de soi qu’à présent « médecins du monde » ne combat pas un seul type d’ignorance mais plusieurs. Tout incroyable qu’il puisse sembler en plein essor des médias et des réseaux sociaux les deux bouts de la chaîne de production mondiale, notamment l’Europe d’une part et l’Afrique de l’autre, semblent plus éloignés que jamais. L’ignorance est en train d’envahir le monde entier, si paradoxal qu’il puisse être dans l’ère de la globalisation.
D’un côté, dans le premier monde “médecins du monde” réalise des campagnes de diffusion publique dans le dessein d’informer le monde occidental sur les maladies qui sont en train de dévaster l’Afrique ; pas seulement la flambée d’Ebola, qui a défrayé la chronique de 2014, mais aussi des épidémies, telles que la fièvre jaune, le choléra, la dengue et le sida.
Aujourd’hui, en novembre 2014, les termes « le virus du sida n’existe pas » donnent presque 350 000 résultats sur Google. Les épidémies africaines sont devenues le nouveau thème préféré de ceux qui cherchent un complot derrière chaque événement de la planète. En réponse à ce phénomène, des sites officiels ont mis en ligne des articles répondant point par point à ces théories qui vont du scientifique fou, en passant par les ovnis, les entreprises pharmaceutiques avides d’argent et le capitalisme vorace du gouvernement américain, jusqu’à la carence en zinc ou le venin de serpent comme cause du sida.
Internet est un outil efficace pour cibler qui qu’on veuille convaincre et a servi de médium fertile pour répandre tout type de désinformation et mettre en doute l’existence de pas mal de maux des pays les plus pauvres, en dépit des progrès faits, tant dans la connaissance des virus et de leurs mécanismes de destruction que dans leurs traitements. Echappant à toute modération, ces thèses anonymes nient la cause médicale de nombreuses maladies, voire leur existence, en donnant lieu à un terrain de propagation idéal.
Ces croyances négationnistes ont autant d’impact négatif sur eux que sur les pays les plus riches. À l’effet d’arrêter cette tendance, “médecins du monde” travaille sans arrêt pour sensibiliser les pays développés au sujet des nouveaux besoins créés par les épidémies et pour amasser des fonds dans l’intention de les combattre.
D’un autre côté, les pays occidentaux ne sont pas conscients de combien les médicaments coûtent non plus. La vaste disponibilité de médicaments en laquelle l’état-providence leur fournit ne signifie pas qu’ils aient le droit d’acheter des médicaments pour absolument toutes les douleurs.
Pourtant, le prix n’est pas la seule raison pour laquelle on devrait arrêter d’avaler des comprimés passe-partout. Il est certain que le stress régnant dans les pays industrialisés fait qu’on ait plus d’ennuis qu’autrefois, une situation à laquelle on ne semble pas encore s’être habitué et de laquelle nos corps se plaignent sans cesse. Telle des bactéries inconnues, dans le cadre d’une époque où tout doit être baptisé et classifié, des nouvelles pathologies psychiatriques, psychologiques et psychosomatiques sont « découvertes » et « traitées » chaque jour. Toutefois, la citoyenneté occidentale ne semble pas se rendre compte que prendre trop de médication est nuisible à la santé et, par conséquent, pas mal de fois le remède empire le mal.
En vue d’empêcher la surconsommation de médicaments, “médecins du monde” cherche à faire prendre conscience de leur utilisation responsable et de leur importance pour tous les êtres humains, qui, selon la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen” de 1789, devraient être égaux mais, de toute évidence, ne le sont pas. Tristement, on est devenu une société hypocondriaque et surmédiquée qui regarde son nombril plutôt qu’autour d’elle-même. Il est clair que, si ce qui nous faisait mal était la souffrance d’autrui, la planète serait, bien sûr, tout autre chose.
De l'autre côté de la balance, dans les pays sous-développés, merci à l’ascendance d’Internet, qui, heureusement, sert aussi à de bons propos, “médecins du monde” est en train de revigorer ses campagnes d’éducation et de diffusion publique de manière à mieux informer les populations du troisième monde sur leurs maladies. Le fait d’enseigner aux gens comment se protéger eux-mêmes est la meilleure façon de vaincre les maladies. Si les gens étaient bien informés, l’Ebola, qui peut être empêchée en se gardant du contact physique avec des personnes infectées, serait une maladie plus facile à éluder que le paludisme, par exemple, parce que la malaria s’attrape par une piqûre du moustique Anopheles, parfois quand une personne est endormie, et cela est certainement plus difficile à contourner.
À l’égard des virus africains qui sont presque inconnus en occident, des laboratoires européens sont en train de développer des traitements. Cependant, leur efficacité est d'autant plus incertaine qu'ils n'ont que peu été testés sur l’homme. À présent il n’y a aucun pays qui ait fourni assez d’efforts afin de stopper les épidémies dans les pays du tiers monde. Néanmoins, l’Afrique dépend des efforts internationaux pour trouver des solutions face aux maladies.
Comment les laboratoires peuvent-ils vérifier l’efficacité des traitements lorsqu’ils n’ont pas assez de ressources ? Comment “médecins du monde” peut-il amasser assez des fonds pour aider les africains si la citoyenneté occidentale ignore l’existence de leurs malheurs ? Comment peuvent-ils se protéger des virus et surmonter des maladies qu’ils ne connaissent pas bien ? C’est pour toutes ces raisons que, dans le but de battre les maladies des minorités, “médecins du monde” doit, d’abord et sans délai, combattre l’ignorance de tout le monde.